Naissance d’un site Web – II

Le de Culture analytique

Ceci est le deuxième volet d’une série d’analyses du site www.cuisineduquebec.com examinant les données depuis son premier jour en ligne. Si vous avez raté la première partie, bien regardez plus bas sur cette page !

Dans ce post-ci, j’examinerai ce qui se passe avec le trafic généré par la recherche naturelle, les expressions clés, etc., étant donné que les moteurs de recherche, nomément Google, sont responsables de plus de 85% du trafic.

Durant la période que nous examinons, les visites provenant des moteurs de recherche arrivèrent via 10 121 expressions différentes. Seulement 391 mots-clés ont généré 5 visites et plus, ce qui constituent 3,9% de ces visites. Quel est le pourcentage des expressions avec 10 visites et plus ? Un petit 1,4%. Vous aurez deviné que l’on parle d’une longue traîne ici (long tail). Dans le cas qui nous occupe, 81,3% des expressions n’ont généré qu’une visite, une seule, lors des derniers 3 mois d’activités !

Si nous regardons le graphique suivant, il n’y a pas de surprises avec l’allure de la courbe:

Les 5 croix rouges représentent les expressions amenant le plus de trafic où nous trouvons “cuisine du québec” (voir encadré). Prenez note que nous ne parlons pas de recherche liée à la marque ici étant donné qu’il s’agit d’expressions plutôt génériques, excepté “cuisineduquebec.com” qui est évidemment le site. Ce qui signifie que les mots-clés principaux sont tous des termes génériques également. J’entends ici que ces visites ne sont pas le fruit d’une utilisation “navigationnelle” de Google, phénomène que j’ai commenté ici et ici (malheureusement, an anglais seulement). Ceci n’a rien de surprenant, étant donné que le site n’est pas encore connu dans son marché et c’est pourquoi la recherche naturelle est ici de la vraie recherche, ce qui amènent tellement de nouveaux visiteurs. Il est très important de distinguer ce phénomène de ce qu’Avinash Kaushik présente comme étant les attributs de la Tête-Traîne; je pense qu’Avinash néglige le phénomène d’utilisation “navigationnelle” de Google, ce qui soulève des questions quant à son interprétation de la Tête du graphe.

La ligne verticale pointillée représente la fin des expressions avec 10 visites et plus que j’identifie comme la limite de la Tête du graphe. Ainsi, comme vous devez le pensez également, le graphe offre une représentation très typée de la relation Tête-Traîne.

Cependant, il ne nous dit pas tout sur  la question de la recherche naturelle de www.cuisineduquebec.com. Les expressions les plus importantes, la Tête, ne constituent encore une fois que 1,4% des visites provenant des moteurs de recherche (en fait, la Traîne devrait être 20 fois plus lingue qu’elle n’apparaît sur ce graphique). Si vous portez attention à l’échelle, vous constaterez que la Tête ne produit pas après tout beaucoup de visites. Pourquoi ? Parce que le site ne compétitionne pas encore sur les expressions à haut volume. S’il performait avec ces expressions, je crois que l’échelle ne serait pas seulement plus élevée, mais la contribution de la Tête au trafic au site serait bien plus grande que le 1,4% actuel. Et si on se laissait aller à croire à une réalité de Pareto, on pourrait même dire que la Tête devrait générer 80% des visites !

Le site produit présentement une Traîne profonde, longue et diversifiée; la variété des expressions la constituant grandit chaque jour (1 300 nouveaux mots-clés seulement dans les 10 derniers jours). Mais il subit toujours beaucoup de pression compétitive indirecte, étant donné qu’il ne se positionne pas encore dans les expressions à haut volume de recherche/trafic. Ce qui veut dire que lorsqu’il y arrivera, le trafic va littérallement exploser !

La question est de savoir si et quand cela arrivera. Dans trois mois ? Dans deux ans ? Il faut attendre encore pour le savoir. Je souhaiterais bien évidemment avoir un modèle prédictif ici, mais les conditions externes sont difficiles, voire impossibles, à factoriser.

Lors du prochain post, j’examinerai les pages d’entrées, qui sont en lien direct avec la question de la recherche naturelle, comme vous vous en doutez bien.

3 réponses de “Naissance d’un site Web – II

  1. Encore super intéressant Jacques.
    Tous les webanalystes en devenir devraient lire ce billet qui permet de voir si et comment la théorie peut s’appliquer.
    J’aurais été curieuse de connaître les mots recherchés qui ont mené au plus grand taux de rebonds… À l’inverse, est-ce que ceux qui ont tapé « cuisineduquébec » sont restés plus longtemps?

  2. Merci Sophie de tes bons mots.

    En effet, il y aurait beaucoup à dire sur cette question. Le Taux de rebond du site est assez élevé, malgré sa nature invitant à des visites avec beaucoup de pages vues. En fait, il y a des visites avec un nombre de PV absolument hallucinant (et non, ce ne sont pas des robots); dans les centaines parfois sur une ou deux heures. Mais il y a beaucoup de visites où on ne voit qu’une seule page, malgré que cela soit le fait de nouveaux visiteurs.

    Nous sommes longtemps restés perplexes face à cette situation. J’ai approfondi mon analyse et j’ai pu voir que la vaste majorité de ces visites venaient de moteurs de recherche où l’expression recherchée correspondait exactement au contenu de la page d’entrée.

    Conclusion ? Le site a livré parfaitement ce que le visiteur recherchait. Et bien que la majorité d’entre eux étaient des nouveaux visiteurs, ils n’ont pas exploré le site plus avant. Sur le Web, les gens sont « task oriented » comme on dit en anglais; nous y sommes plus souvent qu’autrement très pragmatiques. Lorsque nous avons trouvé, bye bye !

    Faudrait-il alors rendre les choses plus difficiles à trouver pour diminuer le taux de rebond ? Nous pensons que cela serait une erreur, car l' »expérience utilisateur » est ce qui importe le plus sur Internet (cf. comment Google la juge comme ce qu’il y a de plus sacro-saint à leurs yeux). Par contre, à partir d’hier, nous faisons l’expérience d’inclure une auto-promo sur toutes les pages, sauf sur l’accueil (qui ne représente que 15% des pages d’entrées) pour voir si nous inciterons plus de visiteurs à explorer le site.

    Merci de lire ce blog.

  3. 100% d accord avec ton analyse jacques. je me rend bien souvent compte q une optimisation seo d un site sur la longue traine fait augmenter le taux de rebond d un site car l internaute trouve l information plus rapidement. en revanche l indicateur qualitatif le plus representatif semble etre le taux de nouvelles visites qui doit etre plus important sur ces requetes longue tail. le role d acquisition du seo et la qualite de ces visiteurs qui ne vous conaissaient pas est a mon avis plus importante… tout est question d angle d analyse…

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